Le blog des 3 A... : Trois Retraités Heureux de l'Être...

Fou (...)

Cherchez donc de vous-mêmes
Dans ce long poème
À l’endroit, à l’envers,
Où se loge la thèse, l’antithèse
Et la foutaise…

Vincent Milhou

Un poème de Vincent Milhou pour "Poèm' À Nans 2025" ....

 

Ce monde est fou.
Déjà pour commencer la terre est bipolaire
Comme moi, à ce qu’on m’a dit
Mais apparemment
Mon mal est différent de la folie des gens
Si je suis bipolaire, c'est dans le sens contraire
De la démence ordinaire et binaire.
 
Et dans ces quelques vers
Où j’atteins la déraison,
Je tiens là des raisons
De croire que les fous,
C’est aussi moi que vous.
Cherchez donc de vous-mêmes
Dans ce long poème
À l’endroit, à l’envers,
Où se loge la thèse, l’antithèse
Et la foutaise…
 
Toi et moi grillés, perdus dans la grisaille. Il a fallu que tu t’en ailles et tu emportes avec toi tout le mâle que j’ai fait. Moi je n’ai gardé que la vengeance, la violence, la déchéance… J’ai comme envie d’amertume, de déchirer la lune, de me foutre en l’air, de réverbère en verre de bière. Je veux faire la fête, à m’en faire péter la tête, tout est permis, plus on est de fous et plus on rit.
 
On me refoule, mais moi je déboule et je me défoule devant la foule, et je roule ma boule en battant le pavé où vous vous traînez, un boulet aux pieds, moi je ne pense pas avec mes pieds et je suis déchaîné. Je n’ai qu’un seul désir, c’est celui d’être heureux, qu’un seul moyen d’y parvenir, c’est qu’on soit au moins deux. Avec des fleurs pour attaquer, mais mes fleurs sont fanées, un canon pour riposter, mais sa gueule a cramé.
 
Je clame des poèmes, que je chante fébrile en errant dans la ville, sans rime j’y bave des mots de haine, je ne vois que trop bien vos grimaces et vos gênes. Vous m’avez déçu, vous m’avez exclu… Les gens, les gens, les gens, vous n’êtes pas très intelligents, vous n’avez de cesse de chercher un ailleurs, un ailleurs que par ailleurs vous détruisez au fur et à mesure de votre recherche… Et quand j’écris mes chansons, où je vous traite de cons, vous vous demandez : « Ça, c’est quoi ? De l’art ou du cochon ? »
 
Fou !
Jusqu’à la mort fuite en avant,
Rumeurs dehors remords dedans,
Le mors aux dents vomir mes peurs,
Cracher mon trop-plein de pudeurs.
 
Fou !
J’ai dans ma tête une idée folle,
Appelle maman qu’elle me console,
Lui dire je t’aime, me pisser d’ssus,
J’veux rester moche fragile et nu.
 
Je mets des mots durs sur mes blessures, sans autocensure, car là est la cause de tous mes mots. Devrais-je donc rester sans mot dire, tout accepter sans rien maudire ? Fou ? Ouf ! Je respire.
 
J’ai renoncé à la morale, à la normale, c’est à l’extrême de moi-même, au plus radical de mon âme animale que je suis génial. Le talent sans travail n’est qu’une sale mégalomanie, mais moi j’ai la magie, le malin génie, pour faire grouiller mes idées et m’en débrouiller… Ça me suffit. Je préfère être incompris.
 
Je suis juste coupable, petit grand prince sur ma trop petite planète d’avoir fait pousser des baobabs qui ont envahi ma tête. Leurs racines infiltrent mon crâne, leurs branches en poussant me trépanent. Je n’ai pas de place, je n’ai pas d’espace, cette piaule exiguë me cafarde, j’ai besoin d’air pur, je deviens marteau pour casser les murs et c’est ma tête qui se lézarde.
 
Ouragan chez les saturniens,
Tourner l’écrou, plonger dans rien,
Ce trou béant moi je m’en fous,
Je suis siphonné je suis si fou,
Folie furieuse, folie heureuse,
Songer serein,
Songer à tout,
Songer à rien,
Singer les fous,
Je suis fou à lier,
Aliéné... C'est la folie, ma seule alliée.
 
Je suis cinglé,
Taré, zinzin, tagada sinoque,
Ni petit ni gros-boutien,
J’ai retourné l’œuf à la coque
Et je répands mes idées molles
Sur le sol.
 
Dans ma colère j’ai tout aboli, le travail, la famille, les amis, le cul, les vices et les vertus, tout est superflu, je ne quitterai plus cette piaule exiguë, il n’y aura plus de jour, plus de nuit, plus d’obligations et plus d’interdit… Je fais cramer mes habits, et à travers les flammes, prostré sur mon lit je m’écrie : « Tout à l’envers, tout à l’enfer, Satan, dieu de lumière ! »
 
À refuser les concessions
J’ai fini par tourner pas rond
Refusant d’arrondir mes angles
Ils m’ont serré dans ce rectangle.
 
À l’HP, je vous y foutrai la paix. Selon vos étiquettes et votre éthique, je suis fou, cas clinique. J’ai fait péter mes tabous et j’irai jusqu’au bout. Mais je ne suis pas fou, tout juste je suis jusqu’au bout ma logique. Je me suis et toi, tais-toi ! J’ai un arbre dans la tête, peut-être, mais toi regarde un peu ta poutre et va te faire foutre. Ma route est longue, elle blesse, mais ma folie mène à la sagesse. Fou… Ouf, je respire… Enfin… Mais jamais rien n’est fini. Mais vous, vous qui savez rester de glace, tout seuls vous faites-vous des grimaces, devant la glace loin de la foule… Osez m’avouer : ça vous chatouille ? Ça vous gratouille ?
 
Fou… Ouf, je respire.
 
R.E.V.E.R
À l’endroit comme à l’envers

Ça fait toujours rêver…

Vincent Milhou

 

Le poème  mis en voix  par A. le Sténanais ...

Et en podcast sur ArteRADIO...

Sur cette musique  de Serge Pavkin: "Serene Horizon" ... 

Et cette illustration de Steve Johnson...

(Cliquer sur l'image pour voir plus de peintures de Steve Johnson...)

Peinture Steve Johnson 

Le poème  maintenant aussi en vidéo par les 3 A sur Youtube en version validée par Vincent mais non  répertoriée pour l'instant...

 

Et si vous écoutez bien , Belvédère a glissé  subrepticement cinq différences entre le texte lu par Alain  et le texte du poème ... Les avez-vous remarquées ?

Ce poème  est publié  dans le cadre de:

Alors... en attendant...

Tous les poèmes publiés ici : # Poésie Volcanique

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À propos
alain  l.

Enseignant spécialisé pendant plus de 42 ans, maintenant en retraite dans un petit village de Franche Comté, je coule des jours paisibles, mais sans néanmoins avoir arrêté toute activité sur le Web... Pédagogique ou pas...
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